Marathon de Paris: des Réunionnais ont mouillé le maillot...

Parmi les quelques 40 000 marathoniens de cette énième édition, nos représentants se sont défendus tant bien que mal, mais l'essentiel d'une manière générale était de se faire plaisir et de boucler la boucle, en un mot terminé l'épreuve. Sur un parcours allant des Champs-Elysées vers le Bois De Vincennes puis retour à la case départ.


Jean-Pierre Vee est un habitué de ce rendez-vous, il en était à sa 6ème participation. Dire qu'il connaît le parcours sur le bout de ses doigts... de pied est un euphémisme. Cette fois  le coureur du CA Plaine des Cafres n'a pas voulu «tirer dessus». Il s'était fait opérer en juillet 2021 au genou droit et il a joué la carte de la prudence.
Ti-lamp, ti-lamp, il a terminé son parcours, satisfait de son chrono de 5h19'. Loin de son meilleur temps il est vrai quand il était plus jeune à l'époque où il cavalait aux côtés de Raymond Tangatchy, et qu'il réalisait moins de 2h 40'. A 60 ans, et compte tenu de sa blessure, le célèbre-charcutier de Cambuston estime qu'il a bien géré son parcours.

 

 

Il a surtout voulu rendre hommage aux handisportifs. D'ailleurs au niveau du 14ème km Jean-Pierre Vee s'est mis à pousser un fauteuil roulant d'un handisportif sur quelques kilomètres. «C'est la première fois que je faisais ça. Une  vraie découverte. Ce n'est pas évident de courir dans de telles conditions, mais cela me faisait du bien d'accompagner quelqu'un, d'autant plus que le chrono ce jour-là, était secondaire. C'est le plus beau marathon de ma vie»...

En dehors de la course, Jean-Pierre Vee a eu l'occasion de retrouver quelques amis Réunionnais, dont Ibouth Philippe qui est bénévole sur le Marathon de Paris depuis une dizaine d'années et Gilbert Moinbé, originaire de son quartier. A ses amis il a remis ses fameuses «Saucisses d'Or» emmenées dans ses bagages. Il a même été interviewé par une chaîne de télévision qui a justement mis l'accent sur les saucisses de La Réunion, pour une émission prévue pour plus tard. On en reparlera sûrement...

Pour la petite histoire sachez que sur ce Marathon de Paris 2022 c’est l’Ethiopien Deso Gelmisa qui s’est imposé chez les hommes devant Seifu Tura et le Français Morhad Amdouni (3ème), qui s’est offert le record de France.

Chez les dames, la Kenyane Judith Jeptum a battu le record de l’épreuve en 2h19 minutes et 48 secondes. Elle a devancé Fantu Jimma (Ethiopie) et Besu Sado (Ethiopie).
 

Des traileurs sur le macadam parisien

Ludovic Jasmin
Licencié au club de la Plaine des Palmistes, Ludovic Jasmin a fait d'une pierre deux coups: il a disputé le championnat de France des pompiers quelques jours avant, où il s'est classé à une belle 6ème place et a ensuite enchaîné sur le Marathon de Paris.

«C'est mon premier marathon et c'est Paris. J'ai fait plein de 10 km et des semi-marathons, mais là je découvrais vraiment un 42 km. Dans la première partie j'étais en mode découverte, ensuite je suis parti à un rythme un peu plus rapide... L'appétit vient en mangeant... C'est sûr, je referai un autre marathon», dixit le Cafriplainois qui excelle sur les 10 km mais également sur les trails.


Jérémy Fontaine:le dalon de Ludovic Jasmin
Effectivement, comme son dalon Ludovic Jasmin, Jéméry Fontaine est un athlète licencié à la Plaine des Palmistes et il a également disputé le cross national des pompiers. Les deux hommes ont aussi en commun le fait d'avoir découvert le Marathon à Paris.

«Je ne savais comment cela allait se passer, vu que je n'ai aucune référence sur cette distance. Ça a été sur les 30 premiers kilomètres où je redoutais le «mur». J'ai rencontré ce mur vers le 35ème km avec les souffrances qui vont avec. Au final mon chrono est de 3h 13'31''. Ce qui est formidable c'est qu'avec toute cette foule le long des trottoirs, les applaudissements, les animations, on avance tout le temps», raconte Jérémy Fontaine encore sous le coup de l'émotion.
Il pense revenir, mais auparavant il se donne pour objectif de courir la Mascareigne du Grand Raid 2022.


Colette et François Técher: «Chacun à son rythme»
Monsieur avait prévu d'y aller tout seul. Mais Madame, au dernier moment, a décidé de s'y mettre elle aussi. Du coup le couple Técher, qui habite au Tampon, s'en est allé se «balader» à travers les rues de Paris, «avec cette ambiance extraordinaire qu'il y avait sur tout le circuit. A partir de là on ne peut plus s'arrêter, la douleur est un peu oubliée. En tout cas cela n'a rien à voir avec les sentiers des trails» raconte Colette dont c'était sa «toute première fois» sur un marathon. Traduisez que la traileuse bouclait ses premiers 42,195 km.

François lui, en était à a seconde participation à Paris. «J'ai bien géré, j'étais dans le sas des 4h et j'étais tranquille dans ce groupe. Au niveau du Bois de Boulogne l'ambiance était extraordinaire, il y avait du monde partout, de la musique, des artistes .Comme la fois d'avant j'ai réalisé un temps de 4h 37'', et je suis arrivé «frais». La prochaine fois je vais certainement accélérer un peu la cadence». Monsieur et Madame rentrent au bercail avec une belle médaille de finisher et surtout avec des souvenirs plein la tête. On vous le redit, Paris c'est magique...

Roland Chane