L'organisation confiée à l'association Biotop de Grand Anse, a été l'occasion pour les différents intervenants représentant la Chambre d'Agriculture, la Fondation Père Favron, le Rectorat, de «porter un discours autour de la reconnaissance des acquis et de l’expérience et de la formation des personnes en situation de handicap accueilli au sein de nos établissements» comme nous l'a précisé Axel Maho, directeur de l'Etablissement Biotop de Bel-Anse. Ce dernier a bien voulu nous apporter un bel éclairage des tenants et aboutissants des missions du réseau REER et des ESAT à travers de chacune de leurs composantes basées dans différentes régions de l'île.
Axel Maho, le REER c’est qui et quoi ?
«Le REER est un réseau créé en 2015 sous forme associatif (association 1901) par l’ensemble des ESAT de l’Ile de La Réunion. Il s'agissait pour nous de fédérer et donner une visibilité de l’ensemble des offres des ESAT/EA aux entreprises et aux employeurs, ainsi que d'organiser des formations communes à destination des travailleurs et des professionnels des ESAT.
Aujourd’hui les Etablissements et Services d’Aide par le Travail (ESAT) dans le réseau Esat comptent les ateliers du point neuf, géré par la Fondation Père Favron, Esat Moy de la Croix, géré par l’Adapei de La Réunion, ESAT les TI DALONS géré par l’association Fréderic Levavasseur, les ESAT gérés par l’Alefpa et l’ESAT de l’Anse géré par l’Association du même nom".
Parlez-nous de l'ESAT, de son fonctionnement, de ses missions...
«Un ESAT est un établissement médico-social inscrit au code de l’action sociale des familles. Cette structure accueille des personnes adultes en situation de handicap avec une orientation de la MDPH (Maison Départementale de l’emploi pour les Personnes en situation de Handicap).
Les ESAT ont deux missions: la mise au travail des personnes en situation de handicap, et l’accompagnement vers le milieu ordinaire de travail... Les personnes en ESAT ont toujours été orientées en fonction de leurs inaptitudes et de leur handicap. De cette orientation, nous sommes amenés d’une part à les mettre au travail et d’autre part permettre à certains d’entre eux d’intégrer le monde du travail en milieu ordinaire, donc à "trouver un travail en dehors de l'ESAT".
Au fil des années, quels constats faites-vous dans le parcours des personnes en ESAT
"Dans le cadre de nos expériences, nous avions relever les points suivants: un grand nombre de personnes reste en ESAT sur plusieurs années et exerce des activités professionnelles diverses: entretien des espaces verts, entretiens des locaux, … Au fil des années, elles ont acquis un savoir-faire...
La question pour nous gestionnaire d’ESAT, était: comment reconnaÎtre ce savoir-faire ou ces savoirs-faires acquis au fil des années? Autre question qui était posée: qui doit reconnaître les acquis et les expériences des travailleurs en ESAT? Sur quels tâches et/ou métier?
Un autre constat: un grand nombre de travailleurs s’identifiait par rapport aux tâches qu’ils faisaient et non pas par rapport à un métier. A la question "qu'est-ce que vous faites comme travail", on entendait souvent: je passe le balai ergo, je passe le souffleur,… Je passe la tondeuse,… au lieu de jardinier paysagiste ou encore agent de propreté et d’hygiène ou encore agent de restauration".

Anne-Marie Pierre Louis de HDM, entreprise travaillant ave l'ESAT de l'Anse, Lorenza Payet, directrice-adjointe de l'EPLEFPA FORMA'TERRA et jury valideur, Aïda Périchon, directrice de l'AGEFIPH Réunion
Vous avez trouvé réponses à ces questionnements?
"Au niveau du territoire de La Réunion, nous avions réfléchi sur le comment agir pour créer du changement. Au départ chaque ESAT tentait d’apporter des solutions dans son coin. Et en 2015, pour faire face à ce défi, nous "les associations gestionnaires d’ESAT de La Réunion", nous avons fait le choix d’officialiser notre démarche commune de réflexion et de travail dans le but de construire un parcours professionnalisant pour les "travailleurs" de nos ESAT et d’intégrer le dispositif D&C, c'est-à-dire le «Différent et Compétent» qui s’appuie sur une approche positive de Reconnaissance d’Acquis et de l’Expérience (RAE): chaque personne, chaque travailleur d’ESAT a une compétence acquise au fil de ses expériences. Nous valorisons la personne à partir de ce qu’elle sait faire. Nous partons du principe que chaque personne a au moins une compétence.
Autre réponse que nous avons eu avec ce dispositif, c’est la question de la reconnaissance par un métier: APR, agent d’hygiène et de propreté… De plus, ce sont les ministères concernés qui valident cette reconnaissance: Rectorat ou Agriculture pour nos métiers. Depuis, plusieurs travailleurs d’ESAT de La Réunion ont pu bénéficier de la Reconnaissance de l'Acquis et de l'Expérience. Un dispositif qui a permis et qui permet encore de faire connaître les compétences d’un grand nombre de nos travailleurs des ESAT en dehors de nos établissements".
Interview et photos de Roland Chane

Christian Bonneau, délégué Région Océan Indien Handidactique, Damien Boué, directeur de l'atelier ESAT du Pont Neuf et membre de REER, Mr Mussard du CFPPA de Saint-Joseph, et Hervé Latchimy, directeur de la MFR de Saint-Pierre