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Mardi 31 Mars 2020


Pas de 1 500 euros d'aide aux entreprises non à jour des charges fiscales et sociales!



Le décret officiel concernant les aides aux entreprises suite à l'épidémie est paru ce mardi 31 mars, il est opérationnel à partir de demain 1er avril. Mais la Chambre de Commerce et d'Industrie de La Réunion est très inquiète pour les petites et moyennes entreprises en raison des conditions à remplir pour obtenir ces aides. "Beaucoup vont rester sur le carreau" prévient Ibrahim Patel, président de la CCIR.



Ibrahim Patel, président CCIR: "La situation est grave"...
Ibrahim Patel, président CCIR: "La situation est grave"...
Selon le décret officiel, seules les entreprises à jour de leurs obligations fiscales et sociales pourront bénéficier de l'aide de 1 500 euros promis par le gouvernement. "On sait qu'à La Réunion beaucoup de petites entreprises ne sont pas à jour, comparativement à la métropole, l'économie est fragile, les conséquences du mouvement des Gilets Jaunes ont été terribles pour nos entreprises" explique Ibrahim Patel qui a tenu une conférence de presse ce mardi matin.

Du côté de la CCIR, 29 000 entreprises sont concernées par cette mesure d'aide réservée à celles qui ont moins de 10 salariés et réalisant moins d'1 million de chiffre d'affaires annuel. Il faudra compter en plus les entreprises dépendant de la Chambre des Métiers et de la Chambre d'Agriculture.

"Nous allons donc demander une dérogation pour l'outre-mer, en insistant sur la fragilité de notre économie, sur l'urgence de la situation et sur le fait que, sans cette aide, beaucoup d'entreprises mettront la clé sous la porte, ce qui entraînera un nombre conséquent de chômeurs" dit le président de la CCIR.

Les différents ministères qui vont être sollicités entendront-ils cette requête? "Le président Emmanuel Macron a dit qu'il s'agit de sauver les entreprises, la dérogation peut être faite rapidement" répond Ibrahim Patel. On en saura plus dans les prochains jours.

Conférence de presse ce mardi 31 mars
Conférence de presse ce mardi 31 mars
Deux aides complémentaires possibles

"Les entreprises (ndlr: remplissant les conditions) peuvent bénéficier d'une aide complémentaire de 2 000 euros" dit le décret. Sont concernées les entreprises "employant au moins 1 salarié et se trouvant dans l'impossibilité de régler leurs dettes exigibles..."

Cette aide est cumulable avec celle des 1 500 euros, ce qui ferait déjà 3 500 euros, mais là aussi, la CCIR entend demander qu'elle puisse concerner aussi les entreprises sans salarié. Pour demander cette aide, il faudra passer par les services de la Région.

Troisième aide possible, celle justement proposée par Didier Robert dès le début de la crise: la Région propose 2 500 euros pour les entreprises réalisant un chiffre d'affaires annuel de 500 000 euros. Ibrahim Patel plaidera pour que ce plafond passe à 750 000 euros, comme ça s'est passé lors du mouvement des Gilets Jaunes. Cette aide régionale sera disponible mi-avril selon la CCIR.

Le cumul des trois aides prévues, en suivant les conditions d'attribution, peut donc atteindre 6 000 euros.

"Des entreprises ne pourront pas payer les salaires de mars, il faut les aider" dit le président de la CCIR
"Des entreprises ne pourront pas payer les salaires de mars, il faut les aider" dit le président de la CCIR
Salaires à payer

"On est le 31 mars, beaucoup d'entreprises n'ont pas la trésorerie pour payer les salaires" dit Ibrahim Patel. "Certes, il y a le chômage partiel pris en charge par l'Etat, mais nous demandons aux banques de payer les salaires, le temps que l'argent du chômage partiel arrive. Les salariés ne pourront pas tenir..."

Le président Patel a cité l'exemple de ce restaurateur du Sud de l'île qui avait payé ses deux salariés avec des chèques revenus impayés, la banque ayant refusé de couvrir le débit. "Nous demandons aux banques de faire un effort, cette situation est sans précédent, l'Etat peut demander aux banques de jouer le jeu".

La CCIR demande aussi l'effacement pur et simple des dettes sociales dues par les entreprises après le 17 mars 2020: "Avant cette date, les charges restent dues, mais après, c'est zéro chiffre d'affaires, donc zéro charges". 

Concernant les loyers commerciaux, la CCIR rappelle qu'un étalement peut être obtenu par un accord entre propriétaires et locataires, et qu'aucune procédure judiciaire de résiliation des baux commerciaux ne peut se faire pendant cette période de confinement.

Ibrahim Patel a aussi fait part de l'augmentation conséquente des prix dans les grandes surfaces, information constatée par des chefs d'entreprise faisant leurs courses et remontée au CCIR: "Je ne peux pas confirmer, je peux juste dire que l'Etat doit vérifier, et que si c'est le cas ce serait de l'abus". 

Une cellule de crise a été mise en place à la CCIR où 17 personnes répondent aux appels et aux mails. "Nous avons eu 1 093 demandes, nous avons déjà effectué 1 057 réponses, je tiens à féliciter le personnel de la CCIR qui travaille dans ces conditions difficiles.
En conclusion, je dirai que la situation est grave, les entreprises doivent être aidées. Si rien n'est fait, fin avril, il y aura une première vague de 3 000 entreprises qui fermeront..."


Aziz Patel

Une cellule de crise fonctionne à la CCIR
Une cellule de crise fonctionne à la CCIR
Quelques chiffres

La CCIR a actualisé son enquête sur l'impact du confinement sur les entreprises réunionnaises. Chiffres de l'enquête réalisée entre le 20 et le 30 mars 2020.

- plus de 35 000 établissements impactés, dont 77% inscrits au RCS
- plus de 26 000 emplois concernés
-  1 990 entreprises ont répondu à l'enquête
- 76,1 millions de chiffre d'affaires perdus au 1er trimestre 2020 (par rapport à 2019)
- niveau d'inquiétude sur une échelle de 1 à 10: 9
 


Aziz Patel
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