A Bruxelles pour évoquer l'agriculture réunionnaise
Le FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural) intervient dans le cadre de la politique de développement des territoires ruraux et d’un secteur agricole plus équilibré, plus respectueux du climat, plus résilient face au changement climatique, plus compétitif et plus innovant.
Le programme actuel arrivera à son terme en 2027. Il est donc temps de réfléchir à l'avenir du Fonds. Le Département de La Réunion, chef de file de l'agriculture réunionnaise et pilote du fonds FEADER, est pleinement impliqué dans les débats européens sur le Cadre Financier Pluriannuel pour l’après 2027 et la future PAC (Politique Agricole Commune).
Le président du Conseil départemental, Cyrille Melchior, accompagné du premier vice-président en charge de l’agriculture, Serge Hoarau, s’est rendu à Bruxelles le 11 juin. Le déplacement s’est organisé en premier lieu autour d’une rencontre avec le vice-président du Parlement européen Younouss Omarjee, relais essentiel pour La Réunion, suivie d’échanges avec Mario Milouchev, Directeur Général Adjoint chargé des Plans stratégiques de la PAC et Petr Lapka, chef d’unité France à la Direction Générale Agriculture. Au cœur des échanges, l’avenir de l’agriculture réunionnaise, les principaux enjeux, défis et perspectives en termes de budget.
"Notre gestion des fonds européens est rigoureuse"...
Cyrille Melchior a défendu l'importance des fonds FEADER pour les agriculteurs locaux et la nécessité de leurs progressions dans les années à venir. Il a notamment souligné l’importance de maintenir une gestion décentralisée du FEADER confiée au Département de La Réunion en raison de son lien historique avec le monde rural. Il a insisté sur le soutien à la filière canne sucre-énergie, pilier du développement agricole de La Réunion.
S’agissant du POSEI (Programme d'options spécifiques à l'éloignement et à l’insularité), le président du Département a demandé une augmentation significative et la sanctuarisation des crédits. Il a également insisté sur la nécessité de lutter contre la concurrence déloyale qui affecte le marché local et les dérogations à prévoir pour certains itinéraires techniques spécifiques aux RUP.
Quant aux besoins immédiats des agriculteurs, Cyrille Melchior a demandé une simplification des procédures d'indemnisation rapide des agriculteurs durement touchés par le cyclone Garance. Il a également sollicité la possibilité d’activer la réserve agricole de l’UE en cas d'événement météorologique majeur.
"Je suis satisfait de ce déplacement, mais je demeure vigilant. Nous avons eu une bonne écoute. Aujourd’hui, il fallait être présent pour défendre les intérêts de l’agriculture réunionnaise car les responsables européens ne sont pas tous au fait de nos spécificités.
Il est nécessaire de se déplacer, d’expliquer, de rappeler que notre territoire est dynamique et que la gestion des fonds européens est rigoureuse. La Réunion est d’ailleurs régulièrement citée en exemple parmi les DOM pour leur bonne utilisation. L’Europe est nécessaire à notre développement" a déclaré Cyrille Melchior.
A Paris pour défendre les spécificités réunionnaises
A Paris, Cyrille Melchior, a été reçu par Catherine Vautrin, Ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles. Des propositions concrètes pour mieux adapter les dispositifs sociaux aux spécificités du territoire réunionnais figuraient à l’ordre du jour de cette nouvelle réunion de travail qui a duré plus d'une heure.
À commencer par la réforme des concours de la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie) introduite dans le cadre du PLFSS 2025 (Projet de loi de financement de la sécurité sociale).
Cyrille Melchior a plaidé pour un ajustement renforcé de la compensation APA (Allocation personnalisée d’autonomie), compte tenu du contexte de vieillissement rapide et atypique de notre population: "Le coefficient correcteur doit intégrer cette réalité ainsi que notre contexte socio-économique. Nous proposons qu’un amendement -tenant compte de la dynamique d'évolution des dépenses liée au vieillissement de la population estimée à +15% soit apporté au titre du PLFSS 2026".
Adapter les textes aux réalités socio-économiques
Concernant la loi "Plein emploi", Cyrille Melchior a insisté une nouvelle fois sur la nécessité d'adapter les textes aux réalités socio-économiques de notre territoire. Il a notamment plaidé pour la révision du dispositif de "sanction-remobilisation" concernant les BRSA (Bénéficiaires du RSA) pour La Réunion.
A l’écoute, Catherine Vautrin s’est montrée attentive à ces propositions et a salué la qualité de l’échange. Elle a souligné l’importance de ce dialogue constant et du travail partenarial fondé sur l’écoute et la responsabilité partagée.
Enjeux sécurité avec Bruno Retailleau
Source CD